SORTIE GROIX Sept 2020

En attendant des jours meilleurs pour se ressourcer en profondeur, voici un petit récit de Philippe suite à la sortie organisée par Christophe et Géraldine en Septembre 2020 à Groix. Un grand merci aux organisateurs

Sortie masquée,

Ouf, Vendredi soir arrive, on ferme la boutique, marre de ces journées avec le masque, la visière les gants et cette morosité ambiante, enfin un break, une sortie du suba, place au grand air à la bonne humeur au partage où tout le monde apporte sa pierre au bien-être collectif.
Rendez-vous donné au camping «belle plage» à Ploemeur. Arrivés sur le tard mais heureux, heureux de retrouver ce qui nous mène, la plongée, ce monde féerique où nos problèmes terrestres du moment disparaissent.

La nuit fut calme, le calme des arrières saisons que nous affectionnons, je réveille mon voisin de chambre Tony qui dort encore paisiblement. Le petit dèj vite avalé direction la plage, cette belle plage où nous attend le nymphéa notre bateau, tous harnachés de notre équipement amphibie et surtout jamais sans oublier le masque.
Quel plaisir de la quitter cette belle plage et d’être porté par l’eau le nez enfin dans le vent et les pensées dans le fond, dans le fond de l’eau bien sûr..
Je n’attends qu’une chose de revoir les poissons, les couleurs, ressentir cette sensation d’apesanteur ce bien être qui m’inonde à chaque fois et laisser de côté ce carcan de confinements, d’interdits, et de distanciations imposés.

Nous plongeons sur le Cyrano ce petit remorqueur coulé par une mine en 44, maintes fois faite mais toujours tellement magique, là dans cet écrin métallique se confinent tout ce que la faune et flore bretonne a l’habitude.
Nous traversons bien sûr des bancs de tacauds, voyons quelques lieus ici et là, des vieilles, des congres, des blennies, les crustacés ne sont pas en reste non plus, des araignées, des tourteaux ainsi que quelques homards. Les jolies couleurs de la flore éclairées par nos lampes s’offrent aussi à nous, des anémones, des gorgones, des œillets de mer ….
Les quelques amateurs de photos ont pu profiter du cachet particulier de ces membrures, de la grosse chaudière ainsi que du gouvernail pour réaliser de beaux clichés en profitant de la large lumière encore présente à 20 mètres.

Tous heureux de cette première plongée nous rentrons apaisés vers notre belle plage. A peine débarqués, tous s’affairent à regonfler les blocs et à préparer la tablée du midi. Petit apéro et déjeuner ingurgités sur le pouce et nous repartons vers une toute aussi belle destination : le sous-marin de Groix, le U171 coulé lui aussi par des mines en 42.
La météo calme nous permet de faire route rapidement, plus difficile fut le repérage mais l’ancre du zodiac finit finalement à l’aplomb du submersible et permit à tous de rejoindre le fond sereinement.
Les mêmes palanquées que ce matin se retrouvent donc ensembles pour la visite de ce que fut un tombeau pour certains allemands il y a presque 80 ans..
A 40 mètres de profondeur l’ambiance est différente, moins de lumière bien sûr mais moins de poissons aussi, la visi n’est pas terrible mais nous devinons le kiosque de l’épave et les bases des deux périscopes au sommet de celui-ci,  en s’avançant vers la quille nous devinons ici et là des tubes qui devaient être les tubes lance-torpilles de l’engin.
Arrivés à l’arrière une des hélices est encore visible, en retournant vers l’avant, les faisceaux de nos lampes nous donnent un aperçu par les trous dans la coque de l’intérieur du navire mais à part un enchevêtrement de métal et de fils électriques concrétionnés rien ne retient vraiment notre regard. La cassure du tube quant à elle à la base du kiosque est vraiment impressionnante et donne une idée de ce qu’a pu être la violence de l’explosion !

De cette immense paroi quelques antennes dépassant nous font deviner la présence de petites langoustes..
L’avant n’est quant à lui qu’un champ de débris de tôles et de tubes d’acier ou étonnamment nous reconnaissons une ancre posée contre une roche au milieu de rien !
Le temps nous étant compté à ces profondeurs il fallut remonter tous grandis par cette plongée dans un pan de notre histoire.
Le retour fut encore plus bref que l’aller Dédé notre pilote ayant décidé de libérer les chevaux sur cette mer d’huile. On se serait cru dans une des scènes de « Titanic » et étions tous le capitaine Smith fiers de dominer les éléments en fonçant à toute allure vers notre bouée d’attache à la belle plage..

Petite douche de rigueur après la préparation du matériel pour le lendemain qu’il fut temps d’aligner les tables des deux mobil homes pour profiter ensemble du diner.

Le samedi soir le temps fort gastronomique du week-end où saucisses, merguez, andouillettes et pommes de terre se pavoisent de leur plus belles parures infligées par la rôtissoire à gaz du club et qui n’attendent plus qu’à être dévorées le tout accompagné bien sûr de bons breuvages amenés en  nombre par chacun car pire que la covid il y a la cave vide !! .

La soirée s’avançant on rigolait de toux ! mais bien sûr pas à moins d’un mètre de distance pour attendre la deuxième vague.. les deux plongées du lendemain..

La nuit fut calme ponctuée de quelques allers retours au frigo vider la bouteille de Vittel les andouillettes étant particulièrement relevées et salées !  mais bon avant de plonger il faut bien s’hydrater alors..

Le bateau chargé, le départ fut donné en direction de Port Tudy, le port de l’ile de Groix, pour mouiller à quelques encablures de celui-ci sur l’ épave du  Sperrbrecher.

Le sperr, la plongée incontournable de la région, bateau qui lui aussi rejoignit le fond en 44 coulé par l’aviation anglaise. L’arrivée au fond est quelque peu déroutante tant il faut se frayer un chemin à travers l’immense banc de tacauds avant d’admirer cette masse métallique encore relativement bien préservée.

La visibilité est moyenne, nous décidons avec mon binôme Tony, de faire le tour de celle-ci et une fois la boucle fermée de faire un passage par le dessus. L’épave étant de taille moyenne et la profondeur de 25 mètres maximum cela devrait le faire..

Nous la longeons donc main gauche en direction de l’avant et n’avons de cesse d’admirer dans chaque trou sous chaque morceau de tôle dans chaque recoin une vie foisonnante de poissons, de crustacés, de faune accrochée de toute sorte qui nous laisse bouche bée !

Nous ne trainons pas trop car nous avons décidé de faire le tour mais au photographe que je suis cela laisse un sentiment de précipitation que je ne suis pas habitué tant il y a de sujets à immortaliser.

L’avant du speer est le plus impressionnant quant à genoux sur le sable nous pouvons l’admirer en contre plongée. Cette proue ou est encore accrochée une sorte de perche donnant l’illusion d’une corne, tel un narval ou une licorne en arbore une, nous impressionne par ses mensurations.

Nous filons vers l’arrière par le coté bâbord en moins bon état pour un coup d’œil à la poupe ou malheureusement l’hélice brille par son absence !

Comme prévu nous remontons au sommet de l’épave toujours accompagnés par d’innombrables tacauds. Nous apercevons aussi, ici et là, quelques gros bars et rapidement tombons sur une espèce de grande roue couchée sur le flan qui je pense devait être la plateforme d’un canon, en avançant encore un peu plus loin vers l’avant nous ne pouvons louper les chaudières tant leurs masses dépassent les autres éléments ! Pour finir un beau saint-pierre nous accompagne dans la recherche de l’ancre du nymphéa pour la fin de plongée et s’éclipse rapidement nous laissant entamer notre remontée.

Tous ravis et conquis par cette troisième plongée en pays Lorientais nous nous apprêtons à regagner notre base. Avant de lever l’ ancre notre plongeuse bretonne Kristell arborant un grand sourire espiègle nous raconte les mésaventures de lolo qui comme à son habitude de jouer les comiques s’est retrouvé accroché par sa stab à la poignée du zodiac en effectuant sa bascule arrière et pendant de très longues secondes est resté tel une figure de proue à l’ envers la tête dans l’eau et les palmes en l’air le long du boudin et n’a dû son salut qu’ à l’ aide de Dédé mais bien sûr après que celui-ci ait immortalisé l’ instant ! sacré lolo ..

Pendant que les uns s’affairèrent à sortir le bateau les autres commencèrent à vider et nettoyer les mobil-homes, la fin du weekend s’avançait..

L’arrivée du camion et du bateau sur la remorque sonna le début du déjeuner ou le mot d’ordre était de finir les restes.. Il fallait repartir le fricovid.. pour moi ça a été tout sauf les andouillettes ! mon estomac n’a accepté que crudités et pain de poisson..

Il restait une plongée pour les plus téméraires celle-ci se fera du bord à l’aplomb de kerroc’h un hameau tout proche du camping. C’était bien pour la forme car celle-ci n’était en aucun point comparable aux trois premières mais m’a permis pour la première fois de plonger avec Tian Feng notre plongeuse du soleil levant ou disons plutôt du soleil tombant tant il lui fut difficile de mettre ses palmes sur les rochers glissants..

Moi aussi je ne pu m’empêcher d’immortaliser cet instant plaisant que m’a donné cette plongeuse attachante.

A tout bon moment s’ensuit une fin et ce beau week-end plongée du suba se conclut par un retour sans tumulte à Cholet. Après rangement et rinçage du matériel fut le temps des checks et des à bientôt oui mais quand ?

Avec ce reconfinement quand nous reverrons-nous pour partager ensemble notre passion ?  Quand retrouverons-nous autour d’un verre le plaisir de bavarder plongée ? Combien de temps à prendre l’apéro seul, sans vous, au risque d’attraper le verre solitaire ! chacun chez soi on va trouver salon ! ..

Merci à Christophe et Géraldine pour l’organisation, merci aux moniteurs et encadrants et à tous les plongeurs pour leur présence et leur bonne humeur, courage à tous, les bons moments reviendrons.. il faut tenir !

Nous devions partir aux Seychelles avec ma sirène, elle m’a emmené chez brico me disant que pour le moment il faudra plutôt occuper son temps à bricoler avec ..

check à tous et portez-vous bien

Philippe BOISELLIER

LA SAGESSE DE LA PIEUVRE

Un superbe documentaire qui retrace l’amitié d’un Apnéiste et d’une Pieuvre.

A voir et revoir sans modération pour les abonnés à NETFLIX